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6 mars 2012 2 06 /03 /mars /2012 12:52

Une étude publiée dans la revue scientifique science, indique que la vitesse à laquelle les océans se sont acidifiés ces cent dernières années, est de loin plus rapide que celle qui a été observée sur les 300 millions d’années ayant précédé notre ère.

 

L’acidification est la diminution du pH de l’eau des océans. Ce phénomène est induit par l’absorption du CO2 atmosphérique par les eaux océaniques. Le CO2, en se dissolvant dans l’eau entraîne la formation de substances acides telles que l’acide carbonique, qui ont une tendance marquée à abaisser le pH de ces eaux.

 

L’acidification des eaux océaniques n’est point un phénomène nouveau. C’est phénomène connu, qui a eu lieu à différentes époques de l’histoire de notre planète. Ce qui inquiète la communauté scientifique, c’est la célérité avec laquelle ce phénomène s’est développé au cours de ces cent dernières années.

 

Le phénomène actuel n’a rien de comparable avec ceux qui se sont développé durant ces 300 dernières années, en vertu du profond impact qu’il a sur la chimie des océans et les organismes vivants qui peuplent les océans.

Andy Ridgwell, professeur à l’Université de Bristol, au Royaume-Uni, a expliqué que ce phénomène s’expliquait par l’augmentation astronomique du taux de CO2 dans l’atmosphère. Ce taux a connu une progression de 30%, rien qu’en 100 ans.

 

Les conséquences d’un tel phénomène sont bien connues car d’autres acidifications ont eu lieu dans l’histoire de la terre.

C’est exactement ce qui s’est produit il y a environ 55 millions d’années, lors du maximum thermique du passage Paléocène-Éocène (PETM). En l’espace de 5.000 ans, la teneur de carbone dans l’atmosphère a doublé, augmentant la température des océans (environ 6 °C).

Le pH a, lui, fortement chuté, de 0,25 à 0,45 unité selon les estimations des chercheurs. Sur les carottages, ces faits sont repérables puisque le carbonate de calcium dissous, après avoir sédimenté, laisse une couche identifiable.

 

Même si l’acidification des océans n’est pas la seule cause en jeu, des groupes d’animaux ont connu un fort déclin, comme les foraminifères benthiques dont les populations ont été divisées par deux environ.

 

Acidification des océans record depuis 300 millions d'années

 

Toutefois, l’acidification de cette époque n’est pas aussi importante que celle que nous vivons actuellement : les estimations des auteurs de l’étude publiée dans Science, indiquent qu’en ce moment, le pH décline de 0,1 unité par siècle, ce qui est environ dix fois plus rapide que l’acidification du PETM.

 

C’est pourtant l’événement qui ressemble le plus à celui que nous vivons parmi tous ceux qui ont été analysés, remontant jusqu'à 300 millions d'années, du moins concernant la vitesse.

En revanche, si l'on considère la gravité, l’acidification des océans il y a 252 millions d’années – l’extinction du Permien – et 200 millions d’années (fin du Triasique) semblent avoir été d’une importance majeure. Le premier événement, en association avec le réchauffement climatique, a mené à l’extinction de 96 % des espèces vivantes.

 

Nous n’en sommes pas encore là, mais des études montrent déjà que l’acidification des océans est à l’œuvre, que ce soit sur les coraux, les mollusques ou encore les poissons.

La première conséquence est la menace qui pèse sur les coraux et sur les organismes marins disposant d’une coquille en calcaire. Ces derniers auront de plus en plus de mal à fabriquer leur coquille en raison de l’acidification du milieu ambiant. Les acides ont pour effet de dissoudre le calcaire.

 

http://www.futura-sciences.com/uploads/RTEmagicC_hnoisch_et_al_2012_science_txdam28320_ddc72a.jpg

Évolution des populations de différents groupes d'organismes marins depuis 300 millions d'années, face aux différents épisodes d'extinctions dont certains ont été fortement gouvernés par l'acidification des océans (extinction du Permien, du Triasique et PETM). © Hönisch et al. 2012, Science

 

On assistera à une disparition des récifs coralliens ainsi qu’à une raréfaction du phytoplancton. Sachant que le phytoplancton sert de base alimentaire à une diversité d’animaux marins et qu’il est également responsable de la production de la plus grande partie de l’oxygène de l’atmosphère, il y a de quoi à s’inquiéter.

 

L’étude des acidifications passées donne une idée précise de ce à quoi nous nous exposons si nous continuons à rejeter autant de CO2 dans l’atmosphère. Une étude publiée en 2011 sur les récifs coralliens de Papouasie Nouvelle Guinée, a montré qu’un abaissement du pH jusqu’à 7,8, avait conduit è l’extinction de 40% du corail. Cette étude, conduite par une équipe de chercheurs de la Grande-Bretagne, avait été publiée dans la revue Nature.

 

Aujourd’hui le ph des océans tourne autour de 8,1.Ce pH a baissé de 0,1 par rapport à la période préindustrielle, c’est dire 10 fois plus vite que le rythme observé sur les 56 millions d’années passées.

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